Quelquefois, je reçois des emails, du genre, c’est vraiment une corvée la méditation, ou bien j’essaie d’être spirituel, mais je n’y arrive pas.
Ce qui se passe est que ces gens ne sont pas vraiment prêts pour accomplir une telle démarche, ils ne sont pas assez loin sur leur chemin.
Quand vous entamez un processus, au début, vous pouvez avoir une impression de difficulté, c’est normal, c’est comme l’activité physique, quand on n’a pas l’habitude, c’est une contrainte. N’oubliez pas que l’être humain en général n’aime pas le changement, il faut donc être un minimum persévérant sinon vous n’arriverez à aucun résultat.
Mais si au bout de quelques mois, vous êtes toujours dans la même situation en ayant l’impression que c’est une corvée, il y a un problème…
Dans ce cas, il faut décrocher. Vous avez essayé, c’est bien, maintenant vous allez laisser tomber pour reprendre quelques semaines après ou même quelques mois plus tard. Ce n’est pas grave, ce que vous avez engagé n’est pas perdu, c’est quand même en vous.
Si je commence quelque chose de nouveau, je ne me dis jamais, ce n’est pas pour moi, je dis, « je ne suis pas prêt ». En fait, c’est à cette étape qu’il faut avoir conscience de la différence entre l’entêtement et la persévérance, c’est à vous de juger…
Mais quand vous décrochez, il faut vraiment décrocher, c’est-à-dire, vous ne pensez plus à la spiritualité, vous ne lisez plus de bouquins sur le sujet, vous continuez votre vie en essayant de régler vos problèmes personnels. C’est ce qui s’appelle décrocher ou lâcher prise.
Un petit exemple pour comparer ça au pilotage d’un avion.
Préparez-vous à perdre de l’altitude dans votre quête spirituelle
Peut-être que vous ne savez pas ce qu’est le décrochage d’un avion. Si vous êtes assis à côté d’un pilote et que vous entendiez quelques bips répétitifs, cela signifie que l’avion décroche, c’est-à-dire que l’avion ne vas pas assez vite pour le maintenir en vol et dans ce cas, il peut tomber comme une pierre. Cela arrive souvent à l’approche d’une piste d’atterrissage, car la vitesse est très réduite.
Pour éviter le décrochage, il faut donc soit remettre les gaz mais si vous n’avez plus de carburant en altitude ou une panne de moteur, dans ce cas, il faut cabrer l’avion pour qu’il reprenne de la vitesse, pour ne pas tomber comme une pierre, et ainsi aller le plus loin possible pour atterrir.
C’est un peu même chose, quand vous décrocher redescendez pour augmenter la portance et éviter de tomber. Peut-être que le moteur va redémarrer…
Et puis, le hasard va faire que suite à une rencontre, un livre que vous n’avez pas prévu de lire, etc., va vous faire replonger dans la spiritualité, mais avec plus d’intensité que précédemment, tout simplement parce que vous avez déjà un passé, donc vous allez franchir un palier supplémentaire et votre pratique sera moins une corvée.
C’est un peu la même chose que la pratique quotidienne, il y a des jours où je suis plus présent que d’autres. Il y a des jours où ma réaction est de ne pas être satisfait de vivre l’instant présent ou de calmer le flot de mes pensées. Dans ce cas, il ne faut pas « forcer » et se mettre en colère, il faut accepter et accepter. Et d’autres jours whaou, c’est magique, c’est extraordinaire, j’ai un pouvoir énorme pour contrôler mon mental, de telle sorte que j’arrive à la source de qui je suis, le présent.
Une progression n’est jamais linéaire, elle se fait par paliers, il y a des moments où vous stagner, vous pouvez être découragé, mais il y a d’autres moments où la progression est remarquable. L’essentiel est de le savoir pour être patient et attendre la prochaine vague qui vous permettra de surfer pour atteindre la maîtrise.