Sortons de toutes les théories des bouquins de développement personnel et entrons dans le concret, dans la vraie vie.
Je suis né le 24 juillet 1966, et cette année, c’est mon demi-siècle de ma vie sur terre et pour être honnête quand j’en avais 20, j’étais un peu comme Michael Jackson, je ne pensais pas que j’atteindrai les 30 ans. Tout simplement parce que je prenais des risques physiques, j’ai fait des chutes, je ne sais pas combien de fois je me suis retrouvé dans des positions risquées, quand je faisais de la compétition ou pendant mes loisirs, je ne me suis jamais cassé un seul OS.
Pendant 15 ans j’ai porté 500 kg à une tonne d’extincteurs par jour…
Résultat, on en ressent les effets physiques en vieillissant. On a des douleurs dont on ne sait pas trop d’où ils viennent, enfin si, ce sont des signes venant du passé… Le bilan est que sur le plan physique, on est le résultat des efforts de sa vie.
Faut-il s’économiser pour être plus en forme dans le futur?
Eh bien paradoxalement, même si je vais ressentir de plus en plus des effets physiques de ma vie, je ne regrette rien, vraiment rien. Car je n’échangerai pas mes souvenirs avec moins de douleurs.
Après 40 ans, on m’a signalé que je ne pouvais plus porter d’extincteurs à cause de l’état de mon dos, donc, on m’a invité à partir…
Dans le même temps j’ai arrêté de fumer, j’ai pris 10 kg en quelques mois et je m’emmerdais
Disque du dos foutu, hernie discale, tassement de vertèbres… Pas grave, il fallait que je continue à vivre… Allez hop si je m’inscrivais au marathon de Paris ?
Les premiers entraînements, je courais deux min, j’étais essoufflé, j’avais mal au dos, mon dieu, comment j’allais courir 42 km ? J’en avais connu d’autres dans ma vie, c’était un détail…
Les médecins m’ont découragé à participer, mais comme je disais à l’époque, « je les emmerde. Personne ne me dictera ce que j’ai envie de faire de ma vie »
Et puis, je l’ai fait, et j’en ai fait bien d’autres après. Donc, le conseil que j’aimerais donner, ne permettez à personne de ne pas réaliser ce que vous avez envie de faire. »
Le monde qui vous entoure est souvent contre vous et vous avez neuf personnes sur dix qui vous découragent, ce n’est pas grave, allez-y quand même.
Si votre âme a un vrai désir, foncez, ne laissez pas les autres garder votre frustration.
Les rapports à l’argent
C’est lié avec ce que je viens d’écrire sur les désirs. À 50 ans, j’ai une certaine pitié pour les gens qui accumulent l’argent dans différents comptes de peur de manquer. Car si je n’ai aucun regret, c’est justement parce que dès que j’avais un peu d’argent, je l’utilisais pour faire ce que je voulais. Je n’ai jamais eu d’argent de côté, et oh mon dieu, je remercie la vie d’avoir découvert cela très tôt.
Est-ce qu’une belle vie se résume à des transactions financières ? On ne se souvient pas des billets de 20 euros que l’on a eu en main, alors que les souvenirs ne vous quitteront jamais.
Justement ce qui nous amène à…
La peur de manquer
La peur est ce qui freine la vie. Et tous les discours bancaires pour mettre de l’argent de côté, les assurances-vie, etc. appuient sur vos peurs et vous incitent à vivre plus tard mais surtout pas maintenant. Mais plus tard n’arrivera peut être jamais, c’est maintenant qu’il faut vivre, pas dans 10 ans.
Je me souviens quand je travaillais à l’usine à 20, les anciens me disaient, qu’ils attendaient la retraite avec impatience pour enfin vivre. Le problème est que 80% des ouvriers d’usine, qui sont partis en retraite à 60 ans, n’ont pas dépassé 65 ans.
Autant que la vie nous donne des leçons, non ?
Donc hors de question de penser au capital que j’aurai demain, je ne sais pas ou je serai demain.
Je sais très bien que ce discours passera à côté des personnes pingres, mais au moins, je donne ma vision de l’existence, qui m’a semblé vraie aussi loin que remontent mes souvenirs.
Et surtout, quand je disais ça il y a quelques années à des amis, ils se sont aperçus seulement maintenant que c’était vrai, car la vie a fait qu’ils ne peuvent plus en profiter.
Et si l’argent est si mal employé, c’est parce qu’il est investi dans…
Le confort : le critère qui freine la vie
Pendant des années mes parents et moi vivions dans un appartement où il n’y avait ni salle de bains, avec des toilettes communes sur le palier de l’escalier. Est-ce qu’il était pour autant malheureux ? Non, bien au contraire, et s’il avait un peu d’argent, ce n’était pas pour avoir la dernière télévision à la mode, mais pour vivre à l’extérieur de l’appartement et se créer des souvenirs.
Or ce que j’ai appris tout au long de cette existence est que le confort intérieur freine la vie extérieure. Bien sûr, on peut avoir les 2, le principal est de ne pas se faire piéger par le confort justement. Car de nos jours, au lieu d’investir l’argent pour vivre des expériences, on investit l’argent dans la pierre qui ne nous apportera absolument aucune fierté quand on arrivera en fin de vie.
Et l’amour en 50 ans ?
Je ne peux pas tout dire 😉 je ne parle pas spécialement de relation entre hommes et femmes, mais de relations tous sexes confondus. J’en ai rencontré d’exceptionnelle dans ma vie, mais si je les ai rencontrés, c’est en me servant de la philosophie décrite ci-dessus. En fait, tout est relié…
Lorsque vous utilisez des moyens matériels pour vivre à l’extérieur, cela induit automatiquement des rencontres, avec pour conséquence d’autres rencontres, etc.
Et comme le matériel et l’argent sont des énergies, cela doit constamment circuler, sinon vous risquez d’être aigris par la vie comme je le remarque quelquefois chez les gens qui n’ont pensé qu’à mettre de l’argent de côté toute leur vie.
Quand vous avez décidé de vivre, tout s’enchaîne, les expériences, les relations, l’amour… Alors que la plupart des gens font tout le contraire, ils avancent avec le pied sur le frein constamment. Essayez d’accélérer votre voiture en tirant le frein à main, vous allez voir comment vos plaquettes de frein chauffent…
Le souvenir CHOC
La génération née dans les années 60 est la seule qui a vraiment connu le début de la télévision. Mon père et ma mère n’en avaient pas chez eux, il avait juste un poste de radio. C’est pour cette raison qu’on est autant nostalgique de cette télévision magique qui réunissait la famille devant un film sans aller au cinéma.
Il y a une image qui revient dans mon esprit et qui, à bien y réfléchir, est le véritable départ de la paresse de l’être humain, l’inactivité physique, la consommation excessive des médicaments, la manipulation du peuple, etc.
Un jour mon père change de télévision, car elle ne fonctionnait plus, et à l’intérieur il y avait un petit boîtier avec des chiffres. Je ne comprenais pas ce que c’était, mais quand mon père l’a utilisé… C’était aussi magique que les tours de Gérard Majax à la télévision, on commandait la télévision à distance…
L’apparition et le succès de la télécommande a été le tout premier signal envoyé au marketing de la haute technologie : il faut que le spectateur reste le plus possible dans son canapé sans bouger.
Cette génération a donc aussi été les premiers témoins de ce qu’allait devenir le monde…
Comme le disait Horace en 50 avant Jésus Christ : « Profite d’aujourd’hui que tu tiens dans ta main; crois le moins possible à demain. » Après 50 ans de vie, je crois qu’il avait raison…