Le secret de la joie de vivre d’après ORISON SWETT MARDEN

 

Le Dr. Orison Swett Marden (1848–1924) est un des premiers auteurs aux USA en développement personnel, exactement de la même époque d’Émile Coué et sa célèbre formule. Je vous laisse lire un passage de l’un de ses œuvres et vous vous apercevrez que c’est des sujets qui reviennent en force, il était en avance sur son époque puisque c’est toujours d’actualité :

Soyez comme les oiseaux

N’avez-vous jamais réalisé, mon pauvre ami qui vous plaignez, combien vous êtes réellement riche ? Vous dites que vous ne possédez point de terrain, point de maison, que vous vivez dans un appartement loué et exigu. Oh ! Quelle somme de plaisir vous est enlevée par l’envie ! C’est une âme petite que celle qui ne peut jouir de ce qui ne lui appartient pas en propre, qui traverse la vie, toujours envieuse.

Nous devrions être capables de jouir de tout ce qui est agréable, sans nous soucier de ce que cela ne nous appartient pas. C’est folie que d’envier aux autres ce que nous ne pouvons pas posséder. Il nous faut apprendre à jouir de ce que nous ne possédons pas.

Soyons comme les oiseaux qui ne s’inquiètent pas de savoir à qui appartient la campagne où se trouve l’arbre sur lequel ils construisent leur nid.

Avez-vous jamais pensé quelle petite partie du patrimoine de la communauté appartient à l’individu ? Les rues, les routes sont à tout le monde ; les jardins publics, les bibliothèques publiques aussi. Les écoles vous appartiennent ; les rivières, les ruisseaux, les montagnes, les levers de soleil, les merveilles des cieux sont à nous.

Rockefeller ne peut jouir de la chaleur du soleil ou de la beauté de la lune plus que nous ; les étoiles sont autant à vous qu’à lui. À chaque saison, les charmes de la nature, les joies que le Créateur a répandues partout sont à vous, tout aussi bien qu’à celui qui paye les impôts du terrain.

Pensez à ce que coûte à une grande ville l’entretien de ses parcs ! La fortune d’un Carnegie y suffirait à peine, et cependant vous les trouvez toujours parfaitement entretenus, sans que vous ayez à vous en occuper. Ceux qui les soignent et les cultivent sont des employés de l’État, qui travaillent pour vous aussi bien que pour les riches. Vous n’avez pas à les payer, ni à les surveiller ; aucun souci ne vient troubler votre jouissance.

Les fleurs, les oiseaux, les statues, tout ce qui se trouve dans nos grands et beaux parcs, sont aussi bien votre propriété que celle des plus riches. Ainsi, les plus pauvres de nos villes se trouvent posséder des centaines d’acres de terrain !

La terre entière appartient à ceux qui savent en jouir

Le malheur est que nous exagérons l’avantage de la propriété. L’esprit humain ne peut jouir de beaucoup de choses à la fois, et une existence compliquée va à fin contraire de son but.

“J’aimerais mieux être capable d’apprécier des choses que je ne puis avoir, que d’avoir des choses que je ne puis apprécier”, disait un écrivain.

Robert-Louis Stevenson empaqueta un jour ses peintures et les envoya à un ennemi qui allait se marier, puis il écrivit à un ami qu’il venait de se délivrer de son esclavage. “Je vous en prie, disait-il, ne donnez pas d’otages à la fortune. Une fois par mois, à peine, vous sentirez-vous disposé à admirer une peinture ; allez alors dans un musée. Là, vous pourrez admirer ; et à votre arrivée tout sera en ordre sans qu’il vous en ait rien coûté.”

Pourquoi disputerais-je et lutterais-je pour entrer en possession d’une petite portion de cette terre ? La terre entière appartient à ceux qui savent en jouir. Ceux qui la possèdent directement prennent soin de ce qui m’appartient, et le maintiennent en bonnes conditions.

Pour quelques euros, je puis me rendre, en chemin de fer, dans celle de mes possessions que je préfère, et cela ne me coûte aucun effort, aucun soin ; les vertes prairies, les arbrisseaux, les statues des parterres, les belles peintures ou les sculptures sont toujours prêtes pour moi, toutes les fois que l’envie me prend d’aller les admirer. Je ne voudrais pas les avoir en ma possession, car elles nécessiteraient des frais que je ne puis faire ; de plus, j’aurais constamment la crainte qu’elles ne soient détériorées ou volées.

Tout est préparé et conservé pour moi sans aucune peine de ma part. Le peu que je paye pour l’usage des bibliothèques, des chemins de fer, des galeries de peintures, des jardins publics, est bien inférieur à ce que je devrais dépenser pour en entretenir une minime partie.

La vie, le paysage, les étoiles et les fleurs, la mer et l’air, les oiseaux et les arbres sont à moi, que désirerais-je de plus ? Toutes les générations ont travaillé pour moi ; toute l’humanité me sert. Je n’ai plus qu’à me nourrir et à me vêtir.

Ceux qui n’ont pas besoin de posséder les choses dont ils jouissent

Quelques personnes sont ainsi constituées qu’elles n’ont pas besoin de posséder les choses dont elles jouissent. Elles ne sont pas envieuses, et se réjouissent de ce que d’autres ont de belles maisons et de la fortune, quoique elles-mêmes soient pauvres.

Henry Ward Beecher possédait cette nature large, libérale, magnanime, aimante, qui permet de jouir sans posséder. Il avait coutume de dire que c’était un vrai plaisir pour lui que de s’arrêter devant les étalages de magasins, spécialement à Noël, pour admirer tout ce qu’il y voyait. Il affirmait qu’il savait jouir de l’architecture et des sculptures des maisons princières, comme si elles lui appartenaient, sans se soucier du nom du propriétaire.

Phillips Brooks, Thoreau, Garrison, Emerson, Beecher, Agassiz, furent riches sans argent. Ils voyaient la splendeur d’une fleur, la gloire des prairies, découvraient un roman dans le murmure d’un ruisseau, entendaient le sermon que prêchent les pierres, et trouvaient quelque chose de bon dans tout.

Ils savaient que celui à qui le paysage appartient est rarement celui qui en paye l’impôt. Ils s’appropriaient la richesse des prairies, des champs, des fleurs, des oiseaux, des ruisseaux, des montagnes et des forêts, comme l’abeille suce le suc des fleurs.

Chaque chose dans la nature semblait leur apporter un message spécial de l’Auteur de tout ce qui est beau. Pour ces âmes privilégiées, tout était revêtu de beauté et de gloire, et leurs âmes altérées s’en abreuvaient, comme le voyageur, dans le désert, se désaltère à la source de l’oasis.

Extraire la richesse des hommes et des choses pour la répandre ensuite à flots sur l’humanité altérée, semblait être leur mission.

Contentez-vous de ce que vous possédez et sachez jouir de ce que les autres possèdent

Avez-vous jamais observé les abeilles lorsqu’elles tirent un miel délicieux de plantes peu attrayantes ? Je connais des hommes et des femmes qui ont développé en eux ce magnifique instinct. Ils font surgir le bien et le beau du plus repoussant des milieux. Ils ne peuvent converser avec les spécimens les plus pauvres, les moins attrayants de l’humanité, sans en retirer ce qui adoucit la vie et enrichit l’expérience.

Cette faculté de trouver de la jouissance partout est un don divin. Elle élargit la vie, approfondit l’expérience, et enrichit l’être tout entier.

Le secret du bonheur est dans un esprit joyeux et content. “Il est pauvre, celui qui est mécontent de tout ; il est riche, celui qui se contente de ce qu’il a”, et sait jouir de ce que les autres possèdent.

“Il y a des joies qui voudraient nous appartenir. Dieu en envoie des milliers qui, semblables à des oiseaux, cherchent un asile en nous ; mais nous ne savons pas les voir, et elles ne peuvent rien nous communiquer. Elles s’arrêtent un instant sur notre toit, chantent une chanson, et s’envolent.”

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