Ce texte est un passage adapté et condensé d’un livre que j’écris qui sera édité dans quelques années, puisque pour l’instant j’écris un peu dans le désordre quand cela me vient spontanément.
Comment peut-on être astrologue quand on habite le « Bronx » français ?
Le « Bronx » français est une expression que j’ai déjà entendue lorsque je disais ou j’habitais, c’est-à-dire à Saint Denis, Capital des tombeaux des rois de France dans sa basilique…
Les rois de France dans la ville qui a la pire réputation de France, c’est ironique non ?
Ce qui résume ma vie entre le peuple que l’on considère le moins aisé matériellement, et celui qui n’a jamais connu les fins de mois difficiles.
Une éducation modeste
Mes parents étaient plutôt dans la première catégorie, mais ils se sont toujours arrangés pour que les enfants mangent à leur faim, même si j’ai entendu toute ma vie, comment ils allaient finir les fins de mois.
Comme ma mère essayait de faire de petits boulots, femme de ménage, aide à domicile…, et que j’étais l’aîné, ma sœur est arrivée seulement sept ans après, je me suis occupé d’elle alors qu’elle était bébé. J’ai donc grandi en ayant sur les épaules une responsabilité, même si je n’ai pas été tendre avec elle, sûrement la peur de mal faire, changer les couches, donner des bains, faire attention qu’elle ne touche à rien de dangereux pour elle, etc.
On pourrait croire que cela se serait arrêté pendant la petite enfance. Pourtant, cette surveillance a continué pendant l’enfance et l’adolescence. Quand elle n’était pas rentrée à l’heure c’est moi qui appelais ses copains en les menaçant qu’ils la ramènent.
Sept ans après mon frère est arrivé, on dormait à trois dans environ 8 M², ce qui compliquait encore plus la tâche…
Dans le même temps, il fallait que je m’occupe de moi puisque mes études étant catastrophiques, on a forcé une orientation que je n’avais pas choisie, électrotechnique. Et mon père qui m’incitait à travailler pour que je donne une pension alimentaire. Vous connaissez le refrain, un fils d’ouvrir, reste un ouvrier…
Mon parcours dans ce lycée professionnel a été une catastrophe, l’école buissonnière la moitié de l’année, je trainais dans des bars, et avec des délinquants qui volaient dans les magasins, en revanche, je m’éloignais dès qu’il était question d’agression physique pour voler.
Je viens de vous décrire le contexte brièvement d’une partie de ce que je vivais au quotidien. En parallèle, c’est l’astrologie, un domaine qui a commencé à m’intéresser vers l’âge de 10 ans. Surtout parce que je ne savais pas ou j’allais et comment m’en sortir. L’anxiété de l’avenir est un mobile puissant pour débuter une « science » divinatoire.
Le moteur le plus puissant en moi, qui était peut-être inné, est que j’ai toujours eu une énorme conscience, ce que je fais maintenant déterminera ce que je serai demain. Je savais que quelle que soit la situation si je plante des graines, même si la pousse est lente, un jour j’y verrai des fleurs…
Et puis, il y avait le sport qui permettait de me sentir plus fort et encore plus fort, car j’étais très provocateur. Imaginez que si je me sentais très bien dans une course de vélo, le compteur indiquait 45 km/h, je sortais un paquet de cigarettes en proposant qui voulait une clop, alors qu’ils avaient la bave aux lèvres… Sauf que ce genre d’attitude se retourne toujours contre vous, puisqu’il y a des jours où c’est vous qui êtes moins bien et c’est vous qui souffrez.
L’ésotérisme et le développement personnel ont évolué en parallèle dans ma vie, d’un côté, je voulais connaître l’avenir, de l’autre me préparer mentalement à ce qui pourrait arriver. C’est l’histoire de l’impact et de l’amortisseur. Les airbags sauvent des vies non ? J’avais décidé de me créer tout un tas d’airbags.
La nature m’a guéri
Mais la véritable impulsion, je l’ai eu à l’âge de 10 ans chez ma grand-tante en normandie. J’avais été malade, mais aucun médecin ne savait ce que j’avais, je descendais dangereusement en globules blancs, on a supposé que j’avais un virus. Il faut avouer que j’étais très faible physiquement puisque j’étais vraiment très maigre…
La seule solution le repos. Je suis donc partie dans un village de quelques habitants en Normandie avec une ferme où j’allais chercher le lait et les œufs frais, et surtout l’air de la région avait été détecté très pur.
Je me suis donc retrouvé dans une maison normande sans télévision, juste un poste de radio et un appareil pour faire les yaourts.
Cette tante qui n’a jamais eu d’enfant, elle est maintenant DCD et était la personne la plus cultivée de la famille, mais sa particularité est qu’elle d’une tonicité incroyable, jamais je ne l’ai entendu avoir une pensée négative, elle était capable de remonter le moral aux plus déprimés. C’était une vraie chrétienne alors que j’étais athée, je dormais donc toujours sous la croix de Jésus, mais ça ne me posait pas de problème.
Elle voyait que je ne savais pas quoi faire chez elle sauf aller me promener seul dans des sentiers, un jour elle me dit, « Éric, tu dois lire, pour ta vie, ça sera important, commence avec de petites histoires »
Je me souviens encore sur plusieurs étagères, elle avait la collection entière du petit magazine le Reader Digest, qui était de petites histoires, véritables condensées de romans de plusieurs centaines de pages. Des romans transformés en nouvelles entre 5 et 10 pages, c’est génial non ?
La semaine que j’ai passée avec elle a été le déclic de ma passion de lire. Dorénavant, le mercredi, je le passerai à la bibliothèque.
Lorsque je suis revenu en région parisienne, j’ai refait une prise de sang, tout était redevenu normal sans aucun traitement, juste avec des aliments de la ferme. Ah oui, j’oubliais, nous vivions au-dessus de l’autoroute du Nord, je pouvais compter les voitures qui allaient vers le nord J
La nuit obscure de l’âme
Et puis, il y a quelques années, j’ai connu la nuit obscure de l’âme, accident de travail, hôpital, arrêt pendant un an, perte de travail… C’est vraiment pendant cette période que le travail qui j’avais fait sur moi m’a permis de maintenir la tête hors de l’eau. Voilà aussi pourquoi les astrologues qui sont contre le développement personnel, la pensée positive, etc. à mes yeux ce sont presque des criminels, car ils participent à la descente aux enfers du monde. C’est simple, ce sont des personnes qui refusent d’installer des airbags dans les voitures, donc la conclusion est très simple…
Peu de temps après cette période difficile que j’ai connu un éveil spirituel, je ne fonctionnais plus avec mon mental, ma logique, etc, mais avec mon ressenti. C’est d’ailleurs pour cette raison que moi et certains astrologues, on ne s’entend plus, car eux ils raisonnent sur un plan mathématique avec des règles bien établies, alors que je fonctionne maintenant à l’inspiration.
Est-ce pour cette raison qu’après 40 ans, je suis venu vivre en Normandie ? Peut-être. J’ai toujours eu la sensation que cela avait été un tournant important dans ma vie. Lorsqu’elle était très âgée, et moi donc beaucoup plus vieux, elle me sortit un thème natal écrit à la main qu’une astrologue lui avait interprétée, les pages et les images étaient jaunies par l’âge. Malheureusement, je n’ai pas retrouvé l’exemplaire quand elle est décédée.
Dans ma vingtaine, j’organisais des réunions astrologiques à Saint Denis, ce que j’appréciais est que je réunissais des gens de toutes conditions. Je me souviens d’une astrologue qui n’hésitait pas à venir du XVIe arrondissement riche de paris, pour parler d’astrologie dans un endroit ou se promener le soir n’était pas l’idéal.
On me demandait souvent comment je pouvais concilier la prévision et le développement personnel, je crois que mon vécu m’a beaucoup appris, je me suis aperçu très rapidement que je ne prévoyais pas des événements, mais des ressentis. Comme les planètes sont des énergies, ce que je « voyais », c’étaient des émotions à un certain moment. Et à partir de ces émotions, j’envisageais un scénario. Donc si je voyais de la colère dans un domaine spécifique, le passage n’allait pas être un pur bonheur, etc.
Ma conclusion était simple, si je travaillais sur moi, sur mes émotions pour rester le plus possible en équilibre émotionnel, je pouvais modifier la réalité que je vivais. Par ce moyen, j’en suis venu à ne plus du tout avoir peur de l’avenir. Donc, je ne pratiquais plus l’astrologie pour moi, mais pour les autres.
Et quand on n’a plus peur, on enlève de l’anxiété, c’est une spirale qui ne s’arrête jamais, car tout change toujours tout le temps, et surtout le futur…
N’hésitez pas à planter des graines partout et tout le temps, je vois trop de personnes, ne rien créer dans leur vie, restant passif en espérant que la chance vienne à eux.
Un astrologue, qui fait chaque jour la même chose, en viendra à la conclusion que le destin est écrit à l’avance. En faisant chaque jour la même chose, vous obtiendrez toujours les mêmes résultats, la palisse n’aurait pas dit mieux, n’est-ce pas, pourtant même quand c’est évident, les gens sont toujours étonnés qu’ils ne s’en sortent pas.
Et maintenant, j’en suis venu à remercier d’avoir vécu pendant 30 ans au-dessus d’une autoroute, car maintenant habitant au bord de la mer, j’ai une émotion qui me submerge quand je regarde la mer avec contemplation. Je ne crois pas que si je n’avais pas vécu tout cela, j’apprécierai autant ou je suis.