La Respiration, C’est la Vie
« L’enfant à sa naissance respire d’un souffle long et profond, le garde un moment pour en extraire les propriétés qui donnent la vie, puis l’exhale dans une sorte de vagissement, et voilà que commence sa vie terrestre. Le vieillard a un halètement convulsif, cesse de respirer, et sa vie est finie. »
Maintenant que nous avons atteint cette section de la philosophie Yogi, il faut nous rappeler cette substance mystérieuse dite « prana » qui a défié l’analyse chimique.
Dans le monde occidental, les hommes de science décrivent cette « prana » comme consistant en particules électriques extrêmement petites. Le lecteur se rappellera la « Méthode Prana » d’alimentation, telle que la pratiquent les Yogis. Il existe également une manière spéciale de respirer pour extraire de l’air la quantité maximum de « prana ».
L’enfant en bonne santé respire de la manière appelée « respiration complète Yogi », mais l’adulte dit civilisé a adopté des manières contre nature de vivre, de s’habiller, etc., et sait rarement respirer naturellement.
Le Maître Ramacharaka recommande le simple exercice suivant qui donne une excellente idée de la manière dont on devrait respirer pour retirer de cet exercice le maximum de bénéfice.
1) Restez debout, ou asseyez-vous le buste droit, respirez par les narines inhalez sans à-coups en remplissant d’abord la partie inférieure des poumons. On y arrive en faisant travailler le diaphragme qui, en descendant, exerce une douce pression sur les organes abdominaux, ce qui repousse en avant la paroi antérieure de l’abdomen.
Remplissez alors la partie médiane des poumons, en soulevant les côtes inférieures, le sternum et la cage thoracique. Remplissez enfin le sommet des poumons, en faisant saillir le haut de la cage thoracique, puis en la soulevant, y compris les 6 ou 7 paires supérieures de côtes. Dans le mouvement final, la partie inférieure de l’abdomen rentrera légèrement, ce mouvement offrant un support aux poumons et aidant en même temps à remplir la partie supérieure des poumons.
N’allez pas cependant considérer cette manière de respirer comme consistant en 3 mouvements distincts. L’inhalation est non pas en 3 étapes mais continue ; la cavité thoracique, du diaphragme abaissé au point le plus élevé de la poitrine dans la région des clavicules, se dilate, en effet, d’un mouvement uniforme.
Évitez une série de mouvements saccadés dans l’inhalation, et tâchez d’arriver à un mouvement régulier et continu. La pratique vous aidera rapidement à surmonter la tendance à diviser l’inhalation en 3 mouvements. Elle aboutira à une respiration uni¬forme et continue. Avec un peu d’exercice, vous arriverez à compléter l’inhalation en quelques secondes.
2) Retenez la respiration quelques secondes.
3) Exhalez votre souffle très lentement, en tenant la poitrine dans une position ferme, en rentrant un peu l’abdomen et en le relevant lentement à mesure que l’air quitte vos poumons. Quand l’air est entièrement exhalé, détendez la poitrine et l’abdomen.
Un peu de pratique rendra facile cette partie de l’exercice, et le mouvement une fois acquis sera fait presque automatiquement dans la suite.
On recommande de faire ces exercices Yogis devant un grand miroir les mains légèrement placées sur l’abdomen, pour pouvoir sentir les mouvements. À la fin de chaque inhalation les épaules doivent être légèrement soulevées pour permettre à l’air de passer librement dans les poumons.
Bien que ces exercices puissent présenter au début quelque légère difficulté, on reconnaîtra qu’ils sont largement supérieurs à toutes les autres méthodes.