Avons-nous toujours rêvé ? L’avis d’Edgar Cayce, Freud et C. G. Jung

Cela va peut-être vous sembler une question idiote, mais pensez aux premiers hommes. Rêvaient-ils, même si le monde qui les entourait était plutôt simple et banal ? La réponse est oui. Bien qu’il n’existe pas de preuves quant à l’homme du paléolithique, on sait que pendant l’ère Romaine, les rêves étaient relatés au Sénat pour ensuite être analysés et interprétés.

Que faisaient les hommes de ces images qui apparaissaient lors de leur sommeil ? Ils faisaient ce que nous faisons aujourd’hui : tenter de les interpréter !

L’interprétation des rêves remonte jusqu’à 3000 – 4000 av. J.C., ils étaient documentés sur des tablettes en terre. Depuis le jour où nous avons commencé à avoir des rêves, nous avons tenté de les interpréter et de les comprendre.

Les gens dans les civilisations anciennes étaient incapables de distinguer le monde réel du monde des rêves. Ils considéraient le monde des rêves comme une extension du monde réel, et pensaient même que l’univers onirique était plus puissant que le monde réel.

Les Gréco-romains considéraient souvent les rêves dans un contexte religieux et envoyés comme des messages des dieux. Des temples, appelés Asclépieions, étaient érigés en l’honneur des rêves. On pensait que les malades pouvaient être soignés grâce à leurs rêves en dormant dans ces temples.

En Égypte, les prêtres interprétaient également les rêves. Les personnes avec les rêves les plus vifs et significatifs étaient considérées comme bénies des dieux et particulières. Ceux qui savaient interpréter les rêves étaient considérés comme des êtres doués de pouvoirs surnaturels. Dans la Bible, les rêves sont mentionnés plus de 700 fois.

Si l’on analyse ces cultures antiques, on constate que les gens ont toujours eu tendance à interpréter les rêves et que les rêves étaient vus comme prophétiques, des présages d’esprits supérieurs. Les gens ont souvent examiné leurs rêves pour y trouver des signes de la présence divine ou des conseils divins, des morts ou même des démons. Parfois ils regardent dans leurs rêves pour savoir que faire ou quelle ligne de conduite adopter.

Les rêves ont souvent dicté les actions des chefs politiques et militaires. Dans l’ère romaine, les interprètes de rêves accompagnaient les chefs militaires dans les batailles pour les aider à anticiper le combat. Des interprètes aidaient les chamans dans leur diagnostic. Les rêves offraient un indice essentiel pour les guérisseurs en trouvant ce qui était erroné dans l’esprit du rêveur.

On peut même considérer les rêves comme un endroit où votre esprit va se reposer pendant la nuit. Les Chinois pensent que l’âme sort du corps pour entrer dans ce monde. Cependant, s’ils sont soudainement réveillés, leur âme pourrait ne pas revenir dans leur corps. Pour cette raison, certains Chinois, encore aujourd’hui, ne considèrent pas le réveille-matin comme une bonne chose.

On retrouve cette même notion d’une dimension bien distincte du rêve chez quelques tribus américaines indigènes et civilisations mexicaines. Elles croyaient que leurs ancêtres vivaient dans leurs rêves et qu’ils pouvaient prendre des formes non humaines comme, par exemple, les plantes. Elles considèrent les rêves comme un moyen de visiter et de rentrer en contact avec leurs ancêtres. Les rêves les aidaient également à diriger leur mission ou leur rôle dans la vie.

Pendant le Moyen Âge, les rêves étaient l’incarnation du mal et l’imagerie onirique était vue comme les tentations du diable. Pendant l’état vulnérable du sommeil, le diable était censé remplir l’esprit des humains de pensées maléfiques.

Au XIXe siècle, on considérait principalement les rêves comme une conséquence de l’inquiétude, d’un sommeil agité ou même d’une indigestion. Par conséquent, on n’accordait vraiment aucune signification au rêve. Plus tard, au cours du XIXe siècle, Sigmund Freud rétablit l’importance des rêves et le besoin de les interpréter. Il révolutionna l’étude des rêves.

Sigmund Freud et les rêves

Sigmund Freud appelait les rêves “la voie royale vers l’inconscient”. Cette déclaration restera probablement pour toujours dans les annales de la psychologie.

L’interprétation des rêves est l’une de ses études les plus abouties. Il pensait que chaque rêve était relatif à un désir. Il conserva cette théorie jusqu’au bout, ayant cependant abandonné l’idée que tous les rêves provenaient d’un désir sexuel.

Pour lui, le concept de réalisation d’un souhait n’implique pas nécessairement la recherche du plaisir, parce qu’une personne pourrait tout aussi bien avoir envie d’être punie. Néanmoins, cette idée d’un souhait “secret” masqué par un rêve demeure au centre de la psychanalyse freudienne classique.

Freud a dit : “Les rêves ne sont pas comparables aux sons spontanés produits par un instrument musical “heurté” par une force externe, mais plutôt par la main d’un interprète. Les rêves ne sont pas sans signification, ils ne sont pas absurdes, ils n’impliquent pas qu’une partie de nos idées sommeillent alors que d’autres commencent à se réveiller. Ils sont un phénomène psychologique complètement valide, en particulier la réalisation des souhaits ; ils peuvent être classifiés dans la continuité des états mentaux au réveil ; ils sont construits par une activité intellectuelle très complexe.”

C’est seulement lorsqu’il commença à laisser ses patients associer librement des idées qu’il entama vraiment l’exploration de l’abréaction (réaction par laquelle un sujet se libère d’un refoulement) spontanée.

Freud lui-même a souffert des accès d’inquiétude profonde, et c’est en partie pour cela qu’il chercha à étudier l’association des idées avec les rêves. En 1897, il écrit à son ami Wilhelm Fliess :

“Quelque soit mon point de départ, j’en reviens toujours aux névroses et à l’appareil psychique. J’ai à l’intérieur de moi un ferment agité et j’attends seulement la prochaine poussée en avant. J’ai voulu commencer à écrire sur les rêves, sujet sur lequel je me sens le plus confiant.”

Ce mouvement vers l’étude des rêves est survenu lorsque Freud commença à permettre à ses patients d’associer librement des idées. Il nota alors que les patients trouvaient souvent un rapport entre la direction de leurs idées et un rêve qu’ils avaient fait dans le passé. Plus il laissait ses patients aller dans leur propre direction, plus ceux-ci avaient tendance à solliciter leurs rêves. En outre, le simple fait de parler de son rêve permettait souvent au sujet de découvrir une nouvelle chaîne d’idées et de souvenirs.

C’est alors qu’il a commencé à noter ses propres rêves et à explorer les associations qu’elles éveillaient. De cette manière, il a été la première personne à explorer consciemment et de manière rigoureuse un rêve dans le détail en découvrant les associations cachées et les émotions liées au rêve.

Les chercheurs dans le domaine des rêves avaient évidemment déjà noté à quel point les rêves sont associés aux préoccupations, mais Freud est allé plus loin en constatant des rapports avec la sexualité, les traumatismes de l’enfance et les subtilités de la psychologie humaine. C’est ainsi qu’il a traité sa propre névrose. Il déclare de cette période : “J’ai vécu un certain genre d’expérience névrotique, avec des états de conscience inintelligible, aux pensées nuageuses et aux doutes voilés, avec ici ou là un rayon de lumière.”

En utilisant les rêves pour faire son auto-analyse, il a découvert que des détails de son enfance dont il ne se souvenait plus pouvaient réapparaître dans ses rêves par associations d’idées.

Il a écrit de cette période : “Quelques secrets tristes de la vie peuvent être retracés à leurs premières racine. L’humble origine de beaucoup de sentiments de fierté et de préséance est mise à nu. J’éprouve maintenant toutes les choses qu’en tant que spectateur j’avais remarquées et analysées chez mes patients, des jours où j’étais soudain déprimé car je n’avais rien compris à mes rêveries, à mes fantasmes ou à mes humeurs.”

Sans cette expérience puissante et personnelle de l’analyse des rêves, il n’aurait pas été aussi passionné et convaincu de la validité de ses théories concernant les rêves et l’inconscient.

Naturellement, comme pour beaucoup de ses théories, il a rapporté les rêves au sexe. Pour lui, le but des rêves est de nous permettre de satisfaire en imagination les besoins instinctifs que la société juge inacceptables tels que les pratiques sexuelles. C’est ce qui explique en partie la raison de l’opposition et la critique qu’il a reçues.

Pendant sa jeunesse, seuls les hommes étaient soupçonnés d’avoir de puissantes pulsions sexuelles. Quand Freud a prouvé que les femmes avaient également des désirs sexuels évidents refoulés, cela a créé un tumulte social. Peut-être même que cette deuxième découverte en ce qui concerne la sexualité l’a lui-même surpris. En analysant des femmes, les avances ou l’agression sexuelle par le père de la femme a été souvent révélé.

Il s’est demandé si l’agression était la mémoire d’un événement réel ou la reproduction psychique de celui-ci. Il est par la suite arrivé à la conclusion que le comportement hystérique et névrotique était souvent dû au traumatisme provoqué par les prémices d’agression sexuelle dans la prime enfance par le parent.

Là où il n’y avait pas de preuve d’agression physique, il a ensuite vu que la névrose due au conflit sexuel ou à un trauma pouvait être provoqué par un autre événement. Ce conflit s’est souvent manifesté en rêves. C’est ce qui a amené Freud à être rejeté par des collègues d’université, d’autres médecins et même par des patients.

Un autre expert dans le domaine des rêves et de l’interprétation onirique était Carl Jung.

Carl Jung et les rêves

Jung a étudié sous la tutelle de Freud. Leurs analyses distinctes concernant les rêves nous ont donné 2 théories académiques très différentes sur le sujet.

Comme Freud, Jung croyait en l’existence de l’inconscient. Toutefois, il ne voyait pas l’inconscient comme instinctif, animal ou sexuel. Il le considérait plutôt comme spirituel. Les rêves sont un moyen de communiquer et de nous familiariser avec l’inconscient. Les rêves ne sont pas des tentatives de dissimuler nos vrais sentiments de l’esprit d’éveil, mais sont une fenêtre sur notre inconscient. Ils offrent une solution à un problème auquel nous sommes confrontés dans notre vie éveillée.

Il voyait l’ego comme l’incarnation de soi et notre manière de nous représenter par rapport aux autres. Une partie de la théorie de Jung est que l’on peut tout considérer comme des opposés (bien/mal, masculin/féminin, amour/haine). Et par conséquent, l’opposé de l’ego est le “contre-ego” ou ce qu’il appelait l’ombre. L’ombre représente les aspects refoulés de notre personnalité que vous ne voulez pas vous avouer. La notion d’ombre est considérée comme un aspect plus primitif de vous-même, inculte, maladroit.

Il dit : “Les rêves sont la source principale de toutes nos connaissances relatives au symbolisme.” Cela veut dire que les messages que nous recevons à travers nos rêves sont symboliques et doivent être interprétés pour découvrir leurs véritables significations.

Il affirme que les symboles délivrés par les rêves ont rarement un seul sens. Et lors de l’analyse des rêves, il suggère de conserver votre première impression reposant davantage sur vos qualités intuitives avant d’appliquer des méthodes plus rationnelles d’interprétation des rêves.

Edgar Cayce était sans doute l’un des analystes les plus fascinants sur le sujet. Aujourd’hui, on l’appellerait un psychique. De son vivant, c’était un homme qui, visiblement, pouvait parler avec les morts, faire des prédictions sur l’avenir et donner un aperçu de domaines où la personne normale ne peut pas aller.

Edgar Cayce et les rêves

Cayce était capable de rassembler une quantité illimitée de connaissances sur n’importe quel sujet. L’un de ces sujets était les rêves et leur interprétation. Il impressionnait ses contemporains en leur dressant une analyse de leurs rêves et en dévoilant des aspects de leur personnalité et même de leurs vies passées. Pour lui, les rêves étaient une porte vers le monde spirituel.

Edgar Cayce a dit : “Les rêves, les visions, les impressions que nous avons pendant le sommeil sont liés à notre activité psychique. Nous pouvons les considérer comme des avertissements, des conseils, des conditions à remplir. Conditions qui peuvent être vues comme des enseignements ou des vérités présentés sous diverses manières.”

Il croyait que nos rêves remplissent plusieurs fonctions. Les rêves somatiques – liés au corps – sont très importants à décoder car ils ont souvent des vertus thérapeutiques. Par exemple, un homme avait des problèmes d’allergies alimentaires pendant des années, mais était incapable de trouver la source de ses maux. Un jour, il rêva d’une tasse de café. Il décida d’arrêter de boire du café et ses problèmes d’allergie disparurent.

Il a aussi observé que des amis ou des membres de la famille décédés apparaissent souvent dans nos rêves. Ces apparitions permettent une communication directe avec les défunts ou nous permettent d’apaiser nos sentiments quant à leur disparition. La personne peut aussi représenter à peine une facette d’eux-mêmes.

Pendant le rêve, nous passons d’un niveau de conscience à un autre et nous traversons plusieurs mondes spirituels. Nous avons également un accès privilégié à notre esprit. Selon Cayce, nous pouvons répondre à toutes les questions si nous analysons nos niveaux de conscience.

Un rêve peut être de nature physique, mentale, ou spirituelle. Les manifestations sont nombreuses : télépathie, clairvoyance, visions prophétiques, voyage en dehors du corps, retour à une vie antérieure, accès au monde des morts, aux guides spirituels, aux anges, à Jésus et même à la voix de Dieu. Les rêves peuvent aussi donner des informations sur l’état de notre corps.

Il pensait que tous les aspects de notre vie (social, financier, émotionnel, physique, mental ou spirituel) sont affectés par nos rêves. Les rêves peuvent nous instruire, nous décevoir, nous séduire ou nous guider.

Le monde des rêves est à la fois étrange et fascinant ! Il existe plusieurs types de rêves. Étudions-les plus en détail dans le chapitre suivant.

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